Un événement Cité de la musique


African remix

African kings

L’espace de trois concerts, African Remix présente trois escales urbaines à travers le bouillonnant continent musical africain.

Ensemble Basokin

Ensemble Basokin © DR

La formation dirigée par Hubert Mputu Ebondo, alias Mi-Amor, célébrait ses trente ans de scène à Kinshasa en 2012. Dans ce creuset urbain où cohabitent des centaines d’ethnies, les veillées de deuil entretiennent les traditions festives de chaque communauté. Basokin rassemble des maîtres de la polyrythmie sophistiquée des Basongyes, originaires du Kasaï oriental, province de la République démocratique du Congo. La sonorité particulière d’un des tambours, dont la peau lâche enduite de gomme produit une forte vibration, s’élève pour déclencher la rotation pelvienne de la danse. Les mélodies circulaires des guitares électriques égrènent les notes à la mode kinoise, s’enchevêtrant au chant. Le charisme ingénu de Mi-Amor peut faire passer les sujets les plus graves. Et l’intense machine « tradimoderne  », poussée à son climax, ouvre des horizons inoubliables au plaisir d’immerger son corps au cœur de la musique.

Femi Kuti

Femi Kuti © Youri Lenquette

Premier fils de Fela Anikulapo Kuti, Femi en est son héritier indubitable. Collégien, il s’est initié à la bohème artistique de la maison paternelle. Dans cette fameuse « République de Kalakuta » rebelle au pouvoir des militaires, il apprend le saxophone en autodidacte et intègre l’orchestre de Fela, Egypt 80. Il va le diriger à 22 ans, lors de sa toute première tournée américaine, après l’arrestation de son père qui rejoignait l’équipe installée dans l’avion. Alors que celui-ci est libéré après deux ans de détention, Femi part former Positive Force, avec lequel il forge un son original plus électrique. Fela disparu, il entretient la flamme de l’afro-beat avec sa soeur Yeni, bâtissant un nouveau Shrine après la destruction du club mythique de Lagos. La Felabration, anniversaire posthume de leur père, y sert de tremplin aux artistes auxquels ils croient. Certains d’entre eux rejoindront Femi sur la scène d’African Remix. 

Debademba / Victor Démé

Victor Démé © David Comeillas

Réunir Debademba et Victor Démé dans un même concert, c’est valoriser l’esprit afro-bluesrock et tellement africain de leur musique, mais aussi l’engagement humain qui a fait de Paris la « capitale des musiques africaines ». Un titre contesté depuis les années 1980… Certes la capitale française n’est pas franchement clémente à l’égard des artistes africains qui veulent y travailler. Elle permet toutefois l’émergence de réseaux d’affinité, de solidarité qui favorisent leurs créations. Il faut y reconnaître l’esprit d’humanité, de passion partagée qui habite ceux qui les accompagnent, comme Sodi Marciszewer, Camille Louvel et David Commeillas. Sodi, réalisateur des trois derniers albums de Fela, en a produit six pour Femi, et a « mis au monde » les premiers de Victor Démé et de Debademba. Avant son concert, Femi et lui rencontreront le public. Quant à Camille Louvel, producteur, et David Commeillas, journaliste, leurs efforts combinés ont permis de mettre sur orbite les talents de Victor Démé et de Debademba. Ils sont, à leurs côtés, les artisans d’un nouveau son d’Afrique : une expérience qu’ils souhaitent partager avant de laisser parler la musique.

François Bensignor

Quelques extraits vidéo

  • Clavecins

    Basokin Ensemble

    Basokin Kin

  • Clavecins

    Femi kuti

    The World is changing

  • Clavecins

    Victor Démé

    Djon Maya

  • Clavecins

    Debademba

    Souleymane

  • Clavecins

    Debademba

    EPK

Photo : © Isabelle Van Oost