On y retrouve des formations historiques – comme les Emerson, les Pražák ou les , toutes les trois constituées dans les années 1970 – ainsi que d’autres, plus récentes mais déjà reconnues : le Quatuor Modigliani fut formé en 2003, Voce et Arcanto en 2004. Quant au Quatuor , qui existe depuis 1984, il donne son concert d’adieu, mettant un point final à un prestigieux parcours de trente ans.
Du plus ancien – le Quatuor , fondé à Moscou en 1944 – au plus jeune – le quatuor français Béla, créé en 2006 –, toutes les générations de quatuors à cordes se donnent rendez-vous pour cette sixième biennale à la Cité de la musique.
Cette sixième biennale explore l’œuvre pour quatuor à cordes de Mozart. Les formations invitées puisent largement dans les six quatuors dédiés à Haydn, dont la composition s’étale sur trois ans (de 1782 à 1785) et que Mozart lui-même, dans sa lettre-dédicace, décrivait comme « le fruit d’un long et pénible labeur ». Sont également représentés les quatuors dits « Prussiens » (ils répondaient à une commande de Frédéric-Guillaume II, roi de
Prusse, lui-même violoncelliste) et les six quatuors dits
« Milanais »(composés durant le deuxième voyage en Italie de Mozart, en 1772-1773).
« Wolfgang, lui aussi, se porte bien ; il est justement en train d’écrire un quatuor pour passer le temps. »
Leopold Mozart à Anna Maria Mozart, le 28 octobre 1772
Cette biennale est aussi l’occasion d’inviter à la création, d’encourager la réinvention d’un genre qui a toujours été le terrain d’expérimentations fécondes mettant en jeu toutes les possibilités du langage musical. Des partitions nouvelles de Bruno Mantovani et Oliver Schneller, commandées pour l’occasion, dialoguent avec ces jalons du répertoire classique que sont les quatuors de Mozart, de et de . Cette biennale donne également à entendre des œuvres récentes encore jamais jouées en France comme les quatuors de Philippe Manoury, Roger Reynolds, Georg Friedrich Haas, Hilda Paredes et Jörg Widmann, ainsi que Hinterland, une page pour quatuor à cordes et orchestre que décrit comme un « hapax » : ce qui n’arrive qu’une seule fois.